Pas étonnant que l’agriculture urbaine soit devenue le sujet de l’heure en matière d’aménagement à Montréal : les projets et initiatives en tous genres, les groupes de réflexion et de travail, ainsi que les listes de demande pour des jardinets ne cessent de s’accroître dans la métropole. Les montréalais montrent de plus en plus un fort désir de cultiver leurs fruits, leurs légumes et leurs herbes à proximité de leur habitation ou à tout le moins, de pouvoir bénéficier des produits cultivés localement. Tel qu’énoncé lors du colloque sur l’agriculture urbaine tenu le 17 mai dernier à Montréal, 51% des ménages montréalais font pousser quelque chose sur leur balcon, dans leur cour ou dans un jardin communautaire ou collectif.
Les bénéfices de l’agriculture urbaine ne sont plus à démontrer et la Ville elle-même reconnait la pertinence de cette activité. En plus de contribuer à la
sécurité alimentaire des résidants, l’agriculture urbaine constitue un loisir apprécié de la population, participe à la réduction des problématiques environnementales en milieu urbain et permet d’embellir les quartiers. Également, cette activité permet de développer la cohésion sociale, les réseaux sociaux et facilite l’intégration des personnes immigrantes ou isolées. Sa fonction éducative est par ailleurs indéniable.
Il est vrai que Montréal possède une longue et importante tradition en matière agricole et est souvent perçue comme un exemple de ville qui favorise et soutient cette pratique bénéfique à la communauté. Pourtant, La situation actuelle n’a rien à voir avec ce que connurent les quartiers péricentraux montréalais il y a à peine 75 ans, alors qu’on retrouvait en plein coeur de Côte-des-Neiges, des grands champs cultivés. Sans proposer ici un retour à la vie campagnarde, plusieurs nouvelles formes d’agriculture urbaine permettant aux citoyens de se réapproprier en partie l’un des aspects fondamentaux de leur vie : leur alimentation.